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Partager des autos électriques, ça vous dit ?
Six municipalités québécoises participent depuis deux ans à un projet pilote de partage de leurs véhicules municipaux électriques avec la communauté. Et dix autres se préparent à faire le saut dans le cadre de la deuxième phase du projet Système d’autopartage de véhicules électriques en région (SAUVéR).
D’où vient l’idée ? De deux constats : le manque criant de transport collectif dans les petites municipalités et la sous-utilisation des véhicules municipaux. « Ils roulent souvent moins de 3,5 heures par jour, indique Johanne Ouellet, directrice du développement des affaires de YHC Environnement, la firme-conseil à l’origine du projet. De plus, les véhicules de type “pick-up”, plus polluants, sont utilisés 80 % du temps pour les déplacements d’une seule personne alors qu’ils devraient servir au transport d’équipements et de marchandises. »
Le projet SAUVéR permet aux petites municipalités de réduire les émissions de gaz à effet de serre liées au transport et d’optimiser l’usage de leurs véhicules tout en offrant une solution de transport collectif. Johanne Ouellet et Alain Desjardins, directeur général de la ville de Plessisville, viendront en parler lors du Sommet Transport et mobilité, organisé par les Événements Les Affaires le 6 novembre prochain à Montréal.
Plessisville est l’une des six municipalités pionnières avec Nicolet, Bromont, Rivière-du-Loup, Témiscouata-sur-le-Lac et Sainte-Julienne. Chacune a acheté une ou deux voitures électriques en plus de faire installer des bornes de recharge. Un investissement qui a été financé à 50 % par la Fédération canadienne des municipalités.
Libre de choisir
« Chaque municipalité décide des modalités de partage, signale Johanne Ouellet, dont l’entreprise fournit l’accompagnement ainsi que la plateforme de réservation et de suivi des véhicules. Certaines les proposent seulement aux organismes communautaires. D’autres les partagent aussi avec les citoyens. Elles peuvent les rendre disponibles à la communauté en tout temps ou seulement la fin de semaine. Elles déterminent aussi le prix qu’il faut payer pour le service. »
« Plus les autos électriques roulent, moins il y a des véhicules à essence sur la route et moins il y a d’émissions de gaz à effet de serre », poursuit la conférencière en ajoutant que l’accueil de la population est très positif.
Du côté des employés municipaux toutefois, il y a parfois un peu de résistance. Certains tiennent à leur « pick-up » et craignent de se les faire enlever. « Quand on leur explique que le but du projet n’est pas de retirer ces véhicules, mais plutôt d’encourager l’utilisation du bon véhicule pour le bon usage, ça se passe bien », affirme Johanne Ouellet.
Des stations-service électriques
La deuxième phase du projet, qui démarrera cet automne, est encore plus ambitieuse. Les dix villes participantes, dont Varennes, Saint-Constant, Saint-Siméon et Maniwaki, créeront en effet des stations-service électriques dotées de plusieurs bornes de recharge et accessibles aux citoyens comme aux visiteurs. Saint-Siméon, par exemple, veut aménager la sienne près du traversier menant à Rivière-du-Loup.
Ces installations pourraient devenir un outil de développement économique. « Nous voulons que les conducteurs de véhicules électriques s’arrêtent dans les petites municipalités et en profitent pour les visiter », dit Mme Ouellet qui rêve d’une grande route électrique verte au Canada. Et pourquoi pas? Une troisième phase du projet SAUVéR mijote déjà et un autre projet pilote verra le jour au Nouveau-Brunswick prochainement.
Source : lesaffaires.com